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subvenir à leurs besoins de première nécessité. Mais, il y a loin de cette différence de travail et la paresse ; — je dirai même que, lorsqu’on songe à la facilité de la vie à Tahiti, — à son climat sans pareil, — aux fruits légumiers que le bon et tout puissant Dieu y a planté de sa main bienfaisante ; j’affirmerai, dis-je, que le Tahitien, au lieu de mériter le reproche de paresse qui leur a été adressé, sont aussi laborieux, que n’importe quelle race qui se trouverait à leur place. En voici la preuve.

Avant l’établissement du Protectorat Français, il y avait dans l’île de petites plantations de sucre, café, tabac, et en assez grande quantité de plantations légumières, au point que les baleiniers et autres navires trouvaient au delà de leurs besoins de ravitaillement.

On voyait alors de trente cinq à quarante navires mouillés à la fois dans la rade, et tous, dis-je, trouvaient de quoi satisfaire leurs besoins, et à des prix modérés ; donc, ce n’est point à la paresse des indigènes, qu’on doit attribuer aujourd’hui l’état inculte de l’île, et de son abandon par tous les baleiniers et autres navires ; de ces navires qui ont fait des Îles Sandwich une des places les plus prospères de l’Océan