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Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/184

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AU JARDIN DE L’INFANTE



Pâle je vis, le goût de la mort à la bouche.
La Terre est sous mes pieds comme un chien qui se couche.
Mes mains flottent parmi les étoiles, la nuit.


Rien n’a distrait mes yeux immobiles sans trêve ;
Rien n’a rempli mon cœur toujours vide, qui rêve
Sur l’incommensurable mer de mon ennui ;


Et le Néant m’a fait une âme comme lui.