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Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/206

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au jardin de l'infante



Tes yeux ne me voyaient point ;
Ils étaient enfuis loin, loin
 De la terre ;
Et je sentais, malgré toi,
Que tu marchais près de moi,
 Solitaire.


Le bois était triste aussi,
Et du feuillage obscurci,
 Goutte à goutte,
La tristesse de la nuit,
Dans nos cœurs noyés d’ennui,
 Tombait toute…


Dans la brume un cor sonna ;
Ton âme alors frissonna,
 Et, sans crise,
Ton cœur défaillit, mourant,
Comme un flacon odorant
 Qui se brise.