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Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/61

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au jardin de l'infante

NUIT BLANCHE

Cette nuit, tu prendras soin que dans chaque vase
Frissonne, humide encore, une gerbe de fleurs.
Nul flambeau dans la chambre — où tes chères pâleurs
Se noieront comme un rêve en des vapeurs de gaze.


Pour respirer tous nos bonheurs avec emphase,
Sur le piano triste, où trembleront des pleurs,
Tes mains feront chanter d’angéliques douleurs
Et je t’écouterai, silencieux d’extase.