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Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/76

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au jardin de l'infante



Le ciel suave était jonché de violettes…
Avec je ne sais quoi dans l’âme de transi,
Tu souriais, pâlotte, un sourire aminci ;
Et ton visage frêle avait, sous la voilette,

Le ciel suave était jonché de violettes…
Les tons pastellisés d’un Lawrence adouci.


Ce n’était rien ; c’était, dans le soir d’améthyste,
Des mots, des frôlis d’âme en longs regards croisés,
De la douceur fondue en gouttes de baisers,
Une étreinte de sœurs, une joie un peu triste,

Ce n’était rien ; c’était, dans le soir d’améthyste,
Un musical amour sur les sens apaisés.


Tu marchais chaste dans la robe de ton âme,
Que le désir suivait comme un fauve dompté.
Je respirais parmi le soir, ô pureté,
Mon rêve enveloppé dans tes voiles de femme.