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LE CHARIOT D’OR







Quand je suis à tes pieds, comme un fidèle au temple,
Immobile et pieux, quand fervent je contemple
Ta bouche exquise où flotte un sourire adoré,
Tes cheveux blonds luisant comme un casque doré,
Tes yeux penchés d’où tombe une douceur câline,
Ton cou svelte émergeant d’un flot de mousseline,
L’ombre de tes longs cils sur ta joue et tes seins
Où mes baisers jaloux s’abattent par essaims,
Quand j’absorbe ta vie ainsi par chaque pore,
Et, comme un encensoir brûlant qui s’évapore,
Quand je sens, d’un frisson radieux exalté,