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LE CHARIOT D’OR


Et flotte au large azur l’oriflamme d’argent,
L’Ange a terrassé l’égoïsme intelligent,
La bête au ventre lourd, l’hydre à l’échine torse
Qui veut le mordre encore au talon et s’efforce…



Éveillée aux rayons, éventée aux fraîcheurs,
La mer spirituelle émerge des blancheurs
Avec des vols ravis d’âmes neuves encore
Comme des alcyons qui tournent dans l’aurore :
La mer spirituelle aux vagues de clarté
Où monte ton soleil vivant, ô Vérité !



Quand je marchais, perdu, l’œil plein d’un couchant sombre,
Une main de lumière a pris ma main dans l’ombre
Et m’a conduit le long du mystique sentier,
Aux jardins où jaillit la source de pitié,
Sous les palmes d’où tombe une paix angélique.



Alors j’ai revêtu la candide tunique
Et l’espoir des enfants a visité mon cœur.
Ô mon âme, sois donc forte et fuis la langueur.