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Page:Samain - Œuvres, t2, 1921.djvu/163

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LE CHARIOT D’OR

TÉNÈBRES

Les Heures de la nuit sont lentes et funèbres.
Frère, ne trembles-tu jamais en écoutant,
Comme un bruit sourd de mer lointaine qu’on entend,
La respiration tragique des ténèbres ?


Les Heures de la nuit sont filles de la peur ;
Leur souffle fait mourir l’âme humble des veilleuses,
Cependant que leurs mains froides et violeuses,
S’allongent sous les draps pour saisir notre cœur.