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Page:Samain - Œuvres, t2, 1921.djvu/264

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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN

Jamais comme ce soir, et sans rien qui l’altère,
Amphise n’a goûté la douceur de la terre.
— Ô Melitta !… dit-il et, laissant à dessein
Son front pâle attardé sur la tiédeur du sein,
Il écoute ― si doux au fond du soir qui sombre ―
Le bruit divin du cœur qui pour lui bat dans l’ombre.
— Prends mon âme à ma bouche, ami ! dit Melitta.
— Prends mes yeux ! dit Amphise et depuis qu’ils sont là
La nuit bleue a noyé le lac et les campagnes ;
Et la lune se lève au dessus des montagnes…