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Page:Samain - Œuvres, t3, 1921.djvu/170

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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN

sœur Véronique est morte… ma sœur Crucifixa est morte… Les larmes aussi brûlent à la fin !… Ne me parle plus, plus jamais, jamais, entends-tu, de la souffrance !

Elle se tut, frémissante.

Pendant qu’ils parlaient ainsi, la nuit était venue. Fleur-de-la-Mer s’était endormie, la tête posée sur les genoux de sa sœur. Comme une fraîcheur montait, Angisèle se pencha doucement pour nouer au cou de l’enfant une écharpe de laine. Tout se confondait dans la chambre autour d’eux ; seuls leurs visages et leurs mains apparaissaient encore vaguement lumineux ; alors, dans l’intimité des ténèbres, Angisèle laissa tomber sa tête sur l’épaule de Rovère.

Au loin les cors mélancoliques sonnaient toujours dans les bois…

Et ils ne dirent plus rien…