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Page:Samain - Œuvres, t3, 1921.djvu/23

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Chaque fois que je me suis attardé à regarder des étagères ou des vitrines, ces petits asiles de bois précieux et de cristal, où s’évaporent des parfums surannés, où flotte une attendrissante poussière d’autrefois, où l’âme noble et mélancolique du Luxe vibre dans un silence de pensée, j’ai toujours cru qu’une vie particulière devait s’y vivre à l’abri des grands rideaux profonds, loin des promiscuités et des banalités du réel. Là, en effet, se trouvent réunis en un suggestif ensemble tous les éléments d’une vie essentielle, et il m’a semblé que ce seraient, en vérité, de merveilleux Champs-Élysées pour les âmes déli-