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Page:Samain - Œuvres, t3, 1921.djvu/233

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POLYPHÈME


Les feux du jour sont apaisés…
La brise apporte ses baisers
Aux grands calices épuisés.

Sur la mer aux rumeurs lointaines
Des voiles s’en vont vers Athènes…
Penchez vos longs cheveux au marbre des fontaines.

La mer rose palpite au couchant enflammé :
Vers le soleil qui meurt que notre hymne s’élève !
Chantons, mes sœurs, voici qu’un jour encor s’achève…
Chantons, mes sœurs, le soir limpide et parfumé !

Et saluons la nuit, la nuit grave aux longs voiles
Qui pose ses pieds bleus sur les nuages d’or
Et porte doucement, sous son manteau d’étoiles,
Le crépuscule qui s’endort.

Nymphes des sources, des rivières,
Nymphes des bois et des clairières,

Enlacez-vous… Tournez sous le feuillage obscur,
Tournez, robes d’argent, d’hyacinthe et d’azur…