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Page:Samain - Œuvres, t3, 1921.djvu/98

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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN

par la merveille d’une beauté qu’il n’avait point soupçonnée encore. Nyza était vêtue d’une longue tunique safran pâle qui, soulevée à peine au double renflement de ses jeunes seins, tombait à plis droits sur ses pieds chaussés de sandales bleues. Ses cheveux blonds comme l’avoine mûrissante, pressés sur son front d’une bandelette d’argent, coulaient en ondes égales au long de ses joues minces et se relevaient par derrière en un chignon haut dressé. Tout en elle était svelte et mélodieux. Sa tête petite se balançait sur un long col flexible. Une grâce légère et subtile comme un parfum était répandue dans tous ses mouvements ; dans la façon d’abaisser lentement les paupières, il y avait une pudeur sacrée, et son sourire était suave comme une rose.

Après avoir erré quelque temps dans le jardin, et rafraîchi d’une eau pure ses fleurs languissantes, elle rentra lentement dans la maison.