Je partirai aujourd’hui, madame. Je ne sais que vous obéir.
Et M. Marcel fera droit…
Non, madame. On perd son bonheur, on ne le vend pas.
Son bonheur ? Le vôtre ne peut pas être attaché à la jouissance de ce modeste appartement.
Pardonnez-moi, il est si clair, si gai, si riant ! des fleurs devant ma fenêtre, des gazons de plain-pied, un coin de ciel là-haut, des arbres là-bas, la chanson d’un petit jet d’eau, les moineaux qui me connaissaient… tout cela, c’est le bonheur, c’est la vie d’un pauvre artiste à Paris.
Eh bien, alors, il m’en coûte de vous affliger. On pourrait s’entendre. Je logerais mon amie au premier étage, et vous garderiez le rez-de-chaussée. Vous avez donc de la vue, ici ? (Elle entr’ouvre le rideau.) Ah ! mais c’est mon jardin… et cette fenêtre… je croyais cette pièce inhabitée !
Je ne m’y tiens jamais… que pour travailler, et, comme le jour serait trop vif, je ferme tout.
Alors, vous ne jouissez pas du tout de cette vue que vous vantiez ?
Quand vous n’êtes pas là, madame…
Vous savez donc quand j’y suis ? Tenez, monsieur Thierry, cette fenêtre me gêne.