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faire ce mal relatif par l’irréflexion de l’enfance ; mais tout acte de sa réflexion sera une voix de sa conscience ; car la conscience est dans le cœur[1], et, du moment que l’homme a aimé quelqu’un ou quelque chose, il a compris qu’il ne devait pas faire souffrir cette personne ou détruire cette chose. L’amour, qui a été mis au cœur de l’homme en même temps que la vie dans son sein, suffit donc pour établir en lui un raisonnement qui distin-

  1. Je n’ai pas besoin, j’imagine, d’expliquer qu’en employant ici le mot cœur, je le prends dans une acception tout intellectuelle, qui équivaut à celle de sentiment.