Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/225

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ses jours et de ses nuits d’une suite de rêves qui l’occupaient, sans qu’il songeât à en chercher le sens ni le lien. Il faisait plutôt des efforts pour s’y replonger quand il sentait son cerveau vide. Seulement, nulle lumière ne jaillissait pour lui de cette divagation tranquille, et s’il était heureux ainsi, il ne pouvait pas se dire à lui-même qu’il était heureux.

Que manquait-il donc à ce paisible infortuné ? Un cœur pour ranimer le sien, un esprit pour réveiller sa mémoire, une âme humaine pour lui rendre la notion de