Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/267

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faculté sainte qui avait été, chez les dives, une aspiration intérieure vers l’idéal, et qui, chez les hommes, était comme une ivresse de l’âme et du corps suscitée par la possession du réel, avait été une condition d’existence pour Leucippe, et Téleïa avait respecté en elle ce besoin d’animation extérieure qui était l’expression, souvent bruyante et emportée, du ravissement intellectuel. Les chants folâtres, les monologues animés et les rires, sans motif apparent, de Leucippe, avaient donc réveillé, par leurs mystérieuses harmonies, les mornes échos des antres habités par la