Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/49

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nous voyons aujourd’hui certaines peuplades sauvages, ne prenons point le mythe d’Adam pour un récit à la lettre. De même que chaque strate de pierre est un feuillet de la Genèse par rapport à l’ordre et à la durée de la création antérieure à l’homme, de même chaque progrès de l’esprit humain, soit dans la voie du mal, soit dans celle du bien, embrasse probablement des périodes de siècles que ne comporte pas la courte existence d’un seul couple d’individus. Rassurons-nous, d’ailleurs : le fruit de l’arbre de la Science n’a pas encore été cueilli, et la pauvre Ève n’a pu qu’en respirer avec ardeur le