Page:Sand - Adriani.djvu/149

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— Avec mes louis d’or, monsieur. Dame ! on n’en a pas souvent six dans sa poche. « C’est donc le rendez-vous des ors que je me disais. Madame qui m’en fait donner cinq, cette nuit… »

— Elle vous a fait payer vos gages, cette nuit ?

— Oh ! bien plus que mes gages, qui sont de…

— N’importe. Comment vous a-t-on remis cela ? à quelle heure ?

— Quand je vous dis que je n’en sais rien. Il faisait nuit noire. Mademoiselle Muiron m’a remis sa lettre pour vous, et puis elle a mis cet or-là, qui était dans du papier, sur la chaise à côté de mon lit, en me disant : « Mariette, je viens de faire mes comptes. Je vous apporte votre dû et un petit cadeau de madame, parce qu’elle a été contente de vous. » Là-dessus, j’ai dit : « C’est bien, » et je me suis rendormie sur l’autre oreille sans ouvrir le papier.

— Mais c’est un départ ou un testament ! s’écria Adriani, à qui une sueur froide monta au front. Et il s’élança dans la maison.

— Ah ! mon Dieu, monsieur, vous me faites peur ! dit Mariette en le suivant. Est-ce que madame se serait fait mourir ?

Adriani parcourut le rez-de-chaussée. Il trouva le salon comme il l’avait laissé la veille. On ne l’avait pas rangé. Le coussin qu’il avait placé lui-même sous les