Aller au contenu

Page:Sand - Andre.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Eh bien ! s’écria-t-elle en voyant la joie de l’un et la sérénité de l’autre, tout est arrangé ! À quand la noce ?

— C’est Geneviève qui fixera le jour, répondit André. Vous pouvez, ma chère Henriette, le dire demain dans toute la ville.

— Oh ! s’il ne s’agit que de cela, soyez en paix. Il n’est pas minuit ; demain, avant midi, il n’y aura pas une mauvaise langue qui ne soit mise à la raison. Oh ! quelle joie ! quelle bonne nouvelle pour ceux qui t’aiment ! Car tu as encore des amis ma bonne Geneviève ! M. Joseph, qui ne t’aimait pas beaucoup autrefois, il faut l’avouer, se conduit comme un ange maintenant à ton égard ; il ne souffre pas qu’on dise un mot de travers devant lui sur ton compte, et c’est un gaillard… qu’est-ce que je dis donc ! c’est un brave jeune homme qui sait se faire écouter quand il parle.

— C’est par amitié pour M. André qu’il agit ainsi, dit Geneviève ; je ne l’en remercie pas moins : tu le lui diras de ma part, car je suppose que tu lui parles quelquefois, Henriette ?

— Ah ! des malices ? Comment ! tu t’en mêles aussi, Geneviève ? Il n’y a plus d’enfants ! Il faut bien te passer cela, puisque te voila bientôt marquise.

— Ne te presse pas tant de me faire ton compliment, ma chère, et ne publie pas si vite cette belle nouvelle ; c’est encore une plaisanterie ;