Page:Sand - Andre.djvu/264

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— Bah ! tu ne sais pas ? dit le marquis : les enfants ont entendu raison ; ils se confessent, ils s’humilient ; c’est à tes bons conseils que je dois cela, j’en suis sûr ; tiens, lis.

Joseph prit avidement le billet et tressaillit en reconnaissant l’écriture.

« MONSIEUR,
Notre excellent ami, Joseph Marteau, nous a appris avant-hier que
vous aviez la bonté de pardonner à l’égarement de notre amour, et
que vous tendiez les bras à un fils repentant. Dans l’impatience de
voir s’opérer une réconciliation que j’ai demandée à Dieu tous les
jours depuis six mois, je viens vous supplier de hâter cet heureux
instant. J’espère que Joseph vous dira combien mon respect pour vous
est sincère et désintéressé. Si André avait jamais eu la pensée de
vous vendre sa soumission, j’aurais cessé de l’estimer et j’aurais
rougi d’être sa femme. Permettez-nous bien vite d’aller pleurer à
vos pieds ; c’est tout, absolument tout ce que je vous demande.
Votre respectueuse servante, GENEVIÈVE. »

« Tout est perdu pour ces malheureux enfants romanesques, pensa Joseph ; ce qu’il me reste à faire, c’est de réparer de mon mieux le tort que j’ai pu