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différent : les bouches sont fraîches et les dents blanches. Que la beauté soit la reine du monde, rien de mieux.




IV.


L’intérieur de la famille Marteau était patriarcal. La grand’mère, matrone pleine de vertus et d’obésité, était assise près de la cheminée et tricotait un bas gris. C’était une excellente femme, un peu sourde, mais encore gaie, qui de temps en temps plaçait son mot dans la conversation, tout en ricanant sous les lunettes sans branches qui lui pinçaient le nez. La mère était une ménagère sèche et discrète, active, silencieuse, absolue, sujette à la migraine, et partant chagrine. Elle était debout devant une grande table couverte d’un tapis vert et taillait elle-même la besogne aux ouvrières : mais, malgré son caractère absolu, la dame ne leur parlait qu’avec une extrême politesse, et souffrait, non sans une secrète mortification, que tous ses coups de ciseaux fussent soumis à de longues discussions de leur part.

Auprès de la fenêtre ouverte, les quatre ouvrières et les trois filles de la maison, pressées comme une compagnie de perdrix, travaillaient au trousseau ; la fiancée elle-même brodait le coin d’un mouchoir. La maîtresse ouvrière, placée sur une chaise plus élevée que les autres, dirigeait les travaux, et de