jardin, en passant devant le pavillon Louis XIII, en suivant, le long d’un chemin vert sur les marges, boueux et défoncé par le milieu, destiné à faire la prolongation de la rue, un autre mur d’enclos beaucoup plus grand que celui de madame d’Estrelle, enfin en tournant à gauche et en gagnant par une autre rue en herbe, c’est le cas de le dire, l’angle de la rue Blomet, où se dresse une grande maison style Louis XIV, ancien hôtel de Melcy, acheté et habité par M. Antoine Thierry. Si M. Antoine Thierry eût consenti à nous laisser traverser son immense enclos, nous eussions pu partir de chez Julien et couper à angle droit à travers les pépinières, jusqu’à la façade intérieure de l’hôtel ; mais l’oncle Antoine veut être maître chez lui, et il ne souffre aucune servitude, même en faveur de la veuve et du fils de son frère. Marcel, en quittant la comtesse, a donc fait à pied cette promenade moitié ville et moitié campagne, et le voilà dans le cabinet du richard, ancien boudoir à plafond peint et doré, encombré de rayons et d’étagères chargés de sacs de graines, d’échantillons de fruits moulés en cire et de corbeilles remplies d’objets et d’outils relatifs à l’horticulture.
Pour arriver à ce cabinet, lieu de délices du propriétaire, il a fallu traverser des galeries et de vastes salons écrasés de dorures en relief d’un grand style, mais noircies par l’abandon et l’humidité, car en tout temps les fenêtres sont fermées, les volets pleins sont clos ; le richard ne s’arrête jamais dans ces appartements