PRÉFACE DE L’ÉDITEUR
La critique peut être une profession spéciale ; avec des lumières, de la bonne volonté, du goût, de la droiture, un écrivain rendra, en s’y adonnant, d’utiles services au public. Il n’est pas impossible non plus qu’un homme jeune, ardent et destiné à se faire un nom par des œuvres originales, s’applique avantageusement à l’examen des productions d’autrui.
Mais la plus profitable et la plus lumineuse critique est celle qui vient d’un auteur assez grand par ses propres travaux pour atteindre aux sommets de la pensée, assez habile pour avoir une entière expérience des difficultés comme des ressources de l’art, assez calme dans sa force pour rester étranger aux faiblesses de la jalousie et de la rivalité.
Dans le passé, de tels maîtres sont rares, et sou-