Page:Sand - Cadio.djvu/194

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HENRI, à Rebec, qui va près de lui. Si elles sont ici, ne me le dis pas. Sauve-les à tout prix, et tout ce que je possède est à toi ! (Il saute sur son cheval et suit la voiture qui s’éloigne.)



Scène VII. — REBEC, CORNY, CADIO, LA TESSONNIÈRE, LOUISE, ROXANE, les Paysans, suivant des yeux la voiture, et retournant à leurs travaux quand elle a disparu.

REBEC, se parlant à lui-même, devant Corny. Ah bien, oui ! tout ce qu’il possède ! Qu’est-ce qu’il a, le pauvre officier ? Et quand il aurait des millions, à quoi ça me servirait-il, si on me fusille ? Je n’ai pas d’enfants, moi, je n’ai que ma peau, et j’y tiens.

CORNY. Ne dites toujours pas à ces dames que leur cousin est venu céans ! ça les rendrait trop tranquilles, la vieille crierait ça sur les toits…

REBEC. Oh ! ne craignez rien ! je n’ai garde ; mais que le bon Dieu vous bénisse, vous ! vous m’attirez, de belles affaires avec vos histoires !

CORNY. Point du tout ! j’ai parlé vite et bien… J’avais pas le temps de penser.

REBEC. Mais quelle sacrée idée avez-vous eu de fiancer mademoiselle Louise avec Cadio ?

CORNY. Je pouvais pas la marier avec un autre ! Ici, tout le monde a femme et enfants. J’ai bien pensé à vous, mais je ne sais point si vous êtes veuf ou garçon ; alors, Cadio, que j’avais vu tantôt, m’a passé par la tête…

LOUISE, venant par le hangar avec Cadio ; Roxane les suit. À Rebec. Qu’est-ce qu’il me dit, Cadio ? vous êtes en grand danger à cause de nous ?