Page:Sand - Cadio.djvu/207

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LES MILITAIRES et LES INVITÉS. Vive le père Corny !

ROXANE. Oui, oui ! allons manger des crêpes ! (Bas, à Rebec.) Allons, mauvais drôle, donne-moi le bras !

REBEC. Oui, aimable épouse ; mais, essuyez donc votre rouge : ça va se voir aux lumières, et ça donnera des soupçons… (Ils rentrent tous dans la maison.)



Scène III. — LOUISE, SAINT-GUELTAS, CADIO, qui se glisse derrière une charrette pour les observer.


LOUISE, (que Saint-Gueltas retient.) Vous dites… de la part de mon père ? Parlez, parlez ! nous sommes seuls.

SAINT-GUELTAS, soulevant son chapeau. Louise, c’est moi ! votre père vous attend.

LOUISE, étouffée par la joie. Ah ! merci, merci ! Il est vivant ! mon Dieu, merci ! (Elle fond en larmes.)

SAINT-GUELTAS, la faisant asseoir. Il est à ses genoux. J’ai tenu ma parole, je suis tombé mourant à ses côtés. Lui… je ne dois pas vous cacher qu’il avait été blessé aussi.

LOUISE. Ah ! j’en étais sûre, qu’il ne pouvait pas m’écrire ! Et vous ?…

SAINT-GUELTAS. Je suis à peine guéri, mais j’aurai la force de vous emmener et de vous protéger. Hâtons-nous, Louise.

LOUISE. Oui, oui ! mais… Hélas ! non, pas avant demain soir ! Le salut des braves gens qui nous ont donné asile exige que je sois représentée à un de ces misérables qui viennent nous relancer jusqu’ici.

SAINT-GUELTAS. Vous voulez attendre jusqu’à demain ? Y songez-vous ? croyez-vous que je le souffrirai ?

LOUISE. Puisqu’il le faut pour empêcher…