Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/288

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— Je m’en charge, et Jennie aussi. C’est, d’ailleurs, très-facile. Retourne à tes affaires, et sois sûr que je te tiendrai compte de la patience avec laquelle tu m’attendras.

— Je ne sais où tu prends que j’aie besoin d’une si grande patience, dit Marius. Nous sommes jeunes et nous avons du temps devant nous ; j’ai la parole, et tu as la mienne. Si tu perds ta grand-mère, tu ne dépends plus que de toi-même. Enfin, si tu veux te raviser,… tu sais que je suis l’homme des procédés et des choses de bon goût.

Notre épanchement tournait plus que jamais à la sécheresse quand M. Barthez arriva. Ce fut un dérivatif que Marius me parut apprécier surtout en ce moment-là. Je les laissai ensemble pour avertir ma bonne maman de la visite de son vieux ami, mais après avoir bien déclaré à celui-ci que je ne la trouvais nullement disposée à apprendre la fatale nouvelle, et en lui faisant promettre qu’il ne la lui annoncerait pas.

Quand je revins prier M. Barthez d’attendre qu’elle fût éveillée, je trouvai Marius dans un dialogue assez animé avec lui. M. Barthez n’ignorait pas nos fiançailles, et il s’en réjouissait. Il avait bonne opinion de l’esprit de conduite de Marius, et il se faisait un plaisir de lui donner des conseils pour sa gouverne. M. Barthez était un homme ex-