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XXXIX


Je ne sais plus ce qui se passa. J’avais un courage apparent, j’agissais sans en avoir conscience. Je ne sais ce que je répondais. Tout le monde me sembla bon pour moi, même madame Capeforte, et je souffris Galathée auprès de moi. Il y eut un repas chez nous au retour de l’enterrement. C’est un vieil usage qui me sembla bien cruel, mais Jennie s’y soumit avec son courage ordinaire et veilla à ce que tout le monde fût bien servi. Marius me parla, je crois, avec affection ; mais j’étais sensible à toutes les consolations indistinctement : au fond, il n’en était aucune qui pénétrât jusqu’à mon cœur, et la muette douleur de Frumence l’avait seule soulagé un peu.

Je ne sais quelles formalités furent remplies. Quand je me retrouvai seule avec Jennie, au bout de trois ou quatre jours, il ne me sembla pas que je fusse chez moi. Mon moi, séparé de celui de ma grand’mère, ne me représentait plus rien. Et pourtant son testament avait été produit. Il m’a-