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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/108

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mence de m’avoir laissée seule avec mon ennemi. Il ne me semblait pas que ce fût convenable ; dans tous les cas, c’était imprudent, car je n’étais pas de force, on le savait bien, à cacher longtemps une blessure faite à ma dignité et à lutter prudemment contre un outrage.

— Mademoiselle de Valangis, reprit Mac-Allan en me retenant de l’air le plus soumis et le plus respectueux, ne regrettez pas votre franchise. J’aime ce cri de votre cœur et de votre conscience, et j’en prends acte.

— Donc, la guerre est déclarée ?

— Non, ce n’est pas la guerre ; car, en voyant combien vous méritez d’estime et de respect, j’espère obtenir la paix. Vous savez bien que je m’y emploie et que vous m’avez accordé huit jours pour faire la première tentative.

— Alors, pourquoi disiez-vous que vous étiez si indifférent à mon sort ?

— Ah ! vous ne m’avez pas compris ; cela devait être !

— Expliquez-vous donc.

— Vous ne voulez pas deviner ?

— Je ne sais rien deviner.

— C’est que vous avez un peu trop de l’ange et pas assez de la femme.

Frumence arriva enfin, et je trouvai, après