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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/110

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étranger, Frumence eût consenti du jour au lendemain à favoriser ses prétentions sur moi ? Non, à coup sûr, je me trompais, et je repoussai sans effort et sans émotion toute idée de ce genre.





LIV


Deux jours après, je rencontrai Mac-Allan à la promenade. Il ne m’était pas agréable de lui parler. J’étais seule et un peu loin de chez moi. Je feignis de ne pas le voir, bien que nous fussions assez près l’un de l’autre. Je pris, sans détourner la tête, un sentier qui se présentait à ma droite, et il respecta mes intentions sans affecter de m’avoir vue.

Le lendemain, je remontais le cours de la Dardenne dans cet encaissement profond qui aboutit plus bas à la Salle verte et qui ne peut être un chemin de promenade pour personne, car le sentier est immergé ou écroulé à chaque instant ; je fus frappée d’un léger glissement de grains de sable qui s’opérait tantôt devant, tantôt derrière moi, comme si quelqu’un eût marché furtivement dans les buissons au-dessus de ma tête sur le haut