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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/151

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— Je suis certain que vous aurez un secret pour Jennie ; vous allez voir !

Il m’offrit son bras et nous descendîmes à la rivière, où, assis près de moi sous les aunes, Mac-Allan parla ainsi :

— Vous avez pris une noble résolution, que j’approuve et que j’admire ; mais vous allez être forcée d’y renoncer. Vous refuserez les dons de lady Woodcliffe, ceci est certain ; mais vous ne défendrez pas vos droits, je vous en réponds. Ne me faites pas vos grands yeux étonnés et méfiants. Je vous apporte la vérité, et personne au monde n’est mieux trempé que vous pour l’accepter avec toutes ses conséquences. Si vous laissez entamer un procès, Jennie, votre chère Jennie est compromise, perdue peut-être.

— Que me dites-vous là ? Est-ce sérieux ?

— C’est aussi sérieux que mon estime, mon amitié et mon respect pour Jennie. Je suis un homme sincère avant d’être un avocat » et celui qu’on va envoyer ici à ma place sera un avocat avant d’être un homme sincère. Ne vous méprenez pas à mes paroles ; ne croyez pas que j’aie la prétention d’être le seul homme équitable de ma profession. Non, certes ! Nous sommes. Dieu merci, beaucoup d’honnêtes gens dans la robe ; mais, quand on veut s’en rapporter à des textes de loi plus ou