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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/169

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je n’ai voulu condamner l’autre à la misère, et j’ajouterai : « Comme il est possible que je prenne de l’affection pour Mac-Allan, je supprime les luttes et les scrupules qui me séparent de lui. J’accepte une fortune afin de ne pas avoir besoin de la sienne, et de pouvoir me dire que je l’aime pour lui-même. »

— Oui, voilà ce qu’il faut dire, car Jennie ne vous pardonnera une défaillance de courage qu’en se persuadant que vous cédez à un besoin du cœur.

— Alors, tout ira bien, Frumence. S’il le faut, je lui dirai que je suis très-éprise de Mac-Allan.

— Vous dites cela d’un ton qui m’inquiète pour lui.

— Je dis cela du ton d’une personne qui aime Mac-Allan de tout son cœur, mais qui ne désire en aucune façon se marier.

— Comment ! ce ne serait pas là la solution à toutes nos incertitudes, le dédommagement de tous vos sacrifices ?

— Vous trouvez que je dois regarder Mac-Allan comme une ressource dans mon dénûment ? Ah ! Frumence, si je me marie jamais, ce n’est pas ainsi que je veux me marier. Avant-hier, quand je croyais encore pouvoir conserver ma position, je pouvais examiner mon avenir. Aujourd’hui que je