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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/174

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— Quel beau pays, me disais-je, bien qu’il ne soit peut-être pas le mien ! comme je l’ai aimé, comme il m’éblouit, comme je l’ai possédé, et comme je l’ai exploré avec amour en le mettant au défi de vaincre mes forces et mon ardeur ! mais vais-je l’aimer encore quand j’y vivrai seule, quand je serai parvenue à éloigner de moi ceux que j’aime, et quand je me sentirai le cœur vide, sans espoir, sans désirs, en face du devoir aride et de l’inexorable abandon ?

Je m’exaltais de plus en plus, j’étais aux prises avec ce je ne sais quoi de farouche, d’illogique et d’impérieux qui caractérise le sang méridional, et dont pour la première fois je subissais clairement la fatalité.

— Si Mac-Allan était là, pensais-je, et que je pusse lui dire ce qui se passe en moi, pourrait-il le comprendre ?




LXI


Au même moment, je vis Mac-Allan devant moi. Il revenait de Toulon, il avait reconduit Zani chez nous ; Jennie lui avait dit de quel côté j’avais dirigé