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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/186

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et veux-tu me jurer de garder celui que je vais te confier ?

Il me le promit, et je résolus de lui apprendre la vérité sur ma situation future.

— Je m’étonne, lui dis-je, que tu m’aies crue capable de vendre mon nom, et que tu puisses m’estimer encore après le marché que j’ai signé. Sache que j’ai agi ainsi pour me soustraire à des scandales qui me répugnent et à des dangers que je ne puis te dire.

— Je les connais, ces dangers, reprit-il vivement. Tu t’es compromise avec Frumence, et tu as craint qu’on ne fît allusion à cela dans un procès !

— Non, en vérité, m’écriai-je indignée, je ne l’ai pas craint, parce que cela n’est pas ; mais, si tu le crois, — et tu le crois, puisque tu le dis, — je trouve que tu es le dernier des lâches de vouloir me disputer à Mac-Allan.

— Alors, quels sont-ils, ces dangers ?

— Je comptais te les dire, mais tu n’es pas digne de ma confiance. Va-t’en ! Tu ne sauras rien. Marius faiblit devant moi pour la première fois de sa vie : il me demanda pardon de la crudité de ses paroles en prétendant qu’il n’avait pas entendu malice à l’expression dont il s’était servi.

— Tu as été élevée dans une liberté dangereuse, ajouta-t-il ; Frumence a été amoureux de toi, on