Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/39

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vous les connaissiez ? lui demanda M. Barthez.

— Non, je ne dois pas y consentir ; mais vous pouvez supposer, vous, monsieur, une situation très-régulière et très-vraisemblable : c’est que depuis longtemps madame de Valangis, sans trahir le secret de Jennie, avait fait part à son fils de tout ce qui pouvait lui faire accepter mademoiselle Lucienne pour sa fille.

C’était une réponse sans réplique, et pourtant je remarquai la physionomie soupçonneuse de M. Barthez en observant le docteur Reppe, qui resta impassible et comme indifférent aux suppositions. Disons, pour éclairer cette circonstance, que le docteur, étant la seule personne admise au tête-à-tête avec ma grand’mère, avait pu profiter de quelques moments d’affaissement dans son caractère, pour lui faire dire ce qu’elle avait résolu et juré de ne dire à personne. Le docteur était provincial dans l’âme, et son air d’insouciance cachait un grand instinct de curiosité. Il avait pu rapportera madame Capeforte ce qu’il avait deviné ou surpris, et madame Capeforte avait pu le trahir plus ou moins longtemps avant la mort de ma grand’mère.

Quoi qu’il en soit, M. Mac-Allan ne trahit personne, et continua.

— Je savais donc ce qui devait me mettre sur