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consuelo.

de la fontaine, noyé et brisé comme ces plantes limoneuses qu’elle y voyait surnager.

Cependant le moyen devait être bien simple ; il ne s’agissait que de baisser et de relever une écluse, peut-être de poser une pierre en arrivant, et de la déranger en s’en retournant. Mais cet homme, toujours préoccupé et perdu dans ses rêveries bizarres, ne pouvait-il pas se tromper et déranger la pierre un instant trop tôt ? Venait-il par le même souterrain qui servait de passage à l’eau de la source ? Il faudra pourtant que j’y passe avec ou sans lui, se dit Consuelo, et cela pas plus tard que la nuit prochaine ; car il y a là-bas une âme en travail et en peine qui m’attend et qui se lasse d’attendre. Ceci n’a point été chanté au hasard ; et ce n’est pas sans but que Zdenko, qui déteste l’allemand et qui le prononce avec difficulté, s’est expliqué aujourd’hui dans cette langue.

Elle alla enfin se coucher ; mais elle eut tout le reste de la nuit d’affreux cauchemars. La fièvre faisait des progrès. Elle ne s’en apercevait pas, tant elle se sentait encore pleine de force et de résolution ; mais à chaque instant elle se réveillait en sursaut, s’imaginant être encore sur les marches du terrible escalier, et ne pouvant le remonter, tandis que l’eau s’élevait au-dessous d’elle avec le rugissement et la rapidité de la foudre.

Elle était si changée le lendemain, que tout le monde remarqua l’altération de ses traits. Le chapelain n’avait pu s’empêcher de confier à la chanoinesse que cette agréable et obligeante personne lui paraissait avoir le cerveau dérangé ; et la bonne Wenceslawa, qui n’était pas habituée à voir tant de courage et de dévouement autour d’elle, commençait à croire que la Porporina était tout au moins une jeune fille fort exaltée et d’un tempérament nerveux très-excitable. Elle comptait trop sur ses bonnes portes doublées de fer, et sur ses fidèles clefs,