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Page:Sand - Consuelo - 1856 - tome 3.djvu/89

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consuelo.

le marmot, rendez-le à sa mère, gardez-le, arrangez-vous comme il vous plaira, je m’en lave les mains. Si c’est de l’argent que vous voulez me tirer, je consens à vous en donner. Je ne refuse jamais l’aumône, même aux intrigants et aux escrocs, c’est la seule manière de s’en débarrasser ; mais prendre un enfant dans ma maison, merci de moi ! allez tous au diable !

— Ah ! pour ce qui est de cela, repartit la vieille femme d’un ton fort décidé, je ne le ferai point, n’en déplaise à Votre Révérence. Je n’ai pas consenti à me charger de l’enfant pour mon compte. Je sais comment finissent toutes ces histoires-là. On vous donne pour commencer un peu d’or qui brille, on vous promet monts et merveilles ; et puis vous n’entendez plus parler de rien ; l’enfant vous reste. Ça n’est jamais fort, ces enfants-là ; c’est fainéant et orgueilleux de nature. On ne sait qu’en faire. Si ce sont des garçons, ça tourne au brigandage ; si ce sont des filles, ça tourne encore plus mal ! Ah ! par ma foi, non ! ni moi, ni mon vieux, ne voulons de l’enfant. On nous a dit que Votre Révérence le demandait ; nous l’avons cru, le voilà. Voilà l’argent, et nous sommes quittes. Quant à être compères, nous ne connaissons pas ces tours-là, et, j’en demande pardon à Votre Révérence ; elle veut rire quand elle nous accuse de lui en imposer. Je suis bien la servante de Votre Révérence, et je m’en retourne à la maison. Nous avons des pèlerins qui s’en reviennent du vœu et qui ont pardieu grand soif !

La vieille salua à plusieurs reprises en s’en allant ; puis revenant sur ses pas :

« J’allais oublier, dit-elle ; l’enfant doit s’appeler Angèle, en italien. Ah ! par ma foi, je ne me souviens plus comment elles m’ont dit cela.

— Angiolina, Anzoleta ? dit Consuelo.