Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/101

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habitants de cette terre redoutable l’avaient bien compris. Leur art consistait dans la reproduction idéalisée des formes monstrueuses. Le buste de l’éléphant était le couronnement principal de leurs parthénons. Leurs dieux étaient des monstres et des colosses. Leur architecture pesante, surmontée de tours d’une hauteur démesurée, semblait chercher le beau dans l’absence de ces proportions harmoniques qui ont été l’idéal des peuples de l’Occident. Ne vous étonnez donc pas de m’entendre dire qu’après avoir trouvé cet art barbare et ces types effrayants, je m’y suis habitué au point de les admirer et de trouver plus tard nos arts froids et nos types mesquins. Et puis tout, dans l’Inde, concourt à idéaliser l’éléphant. Son culte est partout dans le passé, sous une forme ou sous une autre. Les reproductions de son type ont une variété d’intentions surprenante, car, selon la pensée de l’artiste, il représente la forme menaçante ou la bénigne douceur de la divinité qu’il encadre. Je ne crois pas qu’il ait été jamais, quoi qu’en aient dit les anciens voyageurs, adoré