Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

roches de basalte d’aspect monumental, portant à leur cime des aspérités volcaniques qu’en eût pu prendre pour des ruines de forteresses.


J’avais déjà vu les combinaisons prismatiques du basalte dans mes promenades autour de Clermont, mais jamais avec cette régularité et dans cette proportion. Ce que l’une de ces roches avait d’ailleurs de particulier, c’est que les prismes étaient contournés en spirale et semblaient être l’ouvrage à la fois grandiose et coquet d’une race d’hommes gigantesques.


Ces deux roches paraissaient, d’où nous étions, fort voisines l’une de l’autre ; mais en réalité elles étaient séparées par un ravin à pic au fond duquel coulait une rivière. Telles qu’elles se présentaient, elles servaient de repoussoir à une gracieuse perspective de montagnes marbrées de prairies vertes comme l’émeraude, et coupées de ressauts charmants formés de lignes rocheuses et de forêts. Dans tous les endroits adoucis, on saisissait au loin les chalets et les troupeaux de vaches, brillantes comme de fauves étincelles au reflet du couchant. Puis, au bout de cette perspective,