Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/186

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Ainsi, aujourd’hui, à l’élévation, vous nous avez fait entendre un véritable chant de guerre. C’était fort beau, je dois l’avouer, mais c’était un sabbat et non un Adoremus.


J’étais derrière maître Jean pendant que le grand vicaire lui parlait, et le cœur me battait bien fort. L’organiste s’excusa naturellement en disant qu’il s’était trouvé indisposé, et qu’un enfant de chœur, son élève, avait tenu l’orgue à l’élévation.

— Est-ce vous, mon petit ami ? dit le vicaire en voyant ma figure émue.

— C’est lui, répondit maître Jean, c’est ce petit âne !

— Ce petit âne a fort bien joué, repris le grand vicaire en riant. Mais pourriez-vous me dire, mon enfant, quel est ce motif qui m’a frappé ? J’ai bien vu que c’était quelque chose de remarquable, mais je ne saurais dire où cela existe.

— Cela n’existe que dans ma tête, répondis-je avec assurance. Cela m’est venu dans la montagne.

— T’en est-il venu d’autres ?