Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le jour venu, il se mit en quête d’un endroit convenable pour cacher son argent et son bagage, car il n’était encore décidé à rien sur les moyens de s’éloigner du pays sans être vu et ramené de force à la ferme. Il grimpa au-dessus de la place où il se trouvait. Il découvrit alors dans le tronc principal du gros arbre un trou noir fait par la foudre depuis bien longtemps, car le bois avait formé tout autour un gros bourrelet d’écorce. Au fond de cette cachette, il y avait de la cendre et de menus éclats de bois hachés par le tonnerre.

— Vraiment, se dit l’enfant, voilà un lit très doux et très chaud où je dormirai sans risque de tomber en rêvant. Il n’est pas grand, mais il l’est assez pour moi. Voyons pourtant s’il n’est pas habité par quelque méchante bête.

Il fureta dans l’intérieur de ce refuge, et vit qu’il était percé par en haut, ce qui devait amener un peu d’humidité dans les temps de pluie. Il se dit qu’il était bien facile de boucher ce trou avec de la mousse. Une chouette avait fait son nid dans le conduit.