Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/234

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pas crié tout haut par trois fois : « Fée Poussière ! fée Poussière ! fée Poussière ! »

À l’instant même, je fus transportée dans un immense jardin au milieu duquel s’élevait un palais enchanté, et sur le seuil de cette merveilleuse demeure, une dame resplendissante de jeunesse et de beauté m’attendait dans de magnifiques habits de fête.

Je courus à elle et elle m’embrassa en me disant :

— Eh bien, reconnais-tu, à présent, la fée Poussière ?

— Non, pas du tout, madame, répondis-je, et je pense que vous vous moquez de moi.

— Je ne me moque point, reprit-elle ; mais, comme tu ne saurais comprendre mes paroles, je vais te faire assister à un spectacle qui te paraîtra étrange et que je rendrai aussi court que possible. Suis-moi.

Elle me conduisit dans le plus bel endroit de sa résidence. C’était un petit lac limpide qui ressemblait à un diamant vert enchâssé dans un anneau de fleurs, et où se jouaient des pois-