Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/289

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vu nulle part de créatures aussi parfaites. À présent, remarquez la grâce de leurs mouvements, la folle et charmante précipitation de leur vol, la souplesse de leurs antennes qui est un langage, la gentillesse de leurs attitudes. N’est-ce pas, Elsie, que c’est là une fête inénarrable, et que toutes les autres créatures sont laides, monstrueuses et méchantes en comparaison de celles-ci ?

— Je dirai tout ce que vous voudrez pour vous faire plaisir, répondit Elsie désappointée, mais la vérité est que je ne vois rien ou presque rien de ce que vous me décrivez avec tant d’enthousiasme. J’aperçois bien autour de ces fleurs et de cette lampe, des vols de petits papillons microscopiques, mais je distingue à peine des points brillants et des points noirs, et je crains que vous ne puisiez dans votre imagination les splendeurs dont il vous plaît de les revêtir.

— Elle ne voit pas ! elle ne distingue pas ! s’écria douloureusement la fée aux gros yeux. Pauvre petite ! j’en étais sûre ! Je vous l’avais bien dit, que votre infirmité vous priverait des