Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/295

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nante et fit tomber cet objet sur les genoux d’Elsie réveillée en sursaut.

— Une chauve-souris ! une chauve-souris ! s’écria Barbara éperdue en cherchant à ramasser la lanterne éteinte et brisée.

Elsie s’était vivement levée sans savoir où elle était.

— Là ! là ! criait Barbara, sur votre jupe, l’horrible bête est tombée aussi, je l’ai vue tomber, elle est sur vous !

Elsie n’avait pas peur des chauves-souris, mais elle savait que, si un choc léger les étourdit, elles ont de bonnes petites dents pour mordre, quand on veut les prendre, et, avisant un point noir sur sa robe, elle le saisit dans son mouchoir en disant :

— Je la tiens, tranquillisez-vous, miss Barbara, je la tiens bien !

— Tuez-la, étouffez-la, Elsie ! Serrez bien fort, étouffez ce mauvais génie, cet affreux précepteur qui me persécute !

Elsie ne comprenait plus rien à la folie de sa gouvernante ; elle n’aimait pas à tuer et trouvait