Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/51

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par le plus court. Ils trouvèrent un abri déjà préparé par les ouvriers, qui y étaient venus dès la veille. Cela consistait en perches placées en pignon avec leurs branchages, et recouvertes de grandes plaques de mousse et de gazon. Emmi fut présenté aux ouvriers et bien accueilli. Il mangea la soupe bien chaude et dormit de tout son cœur.

Le lendemain, il fit son apprentissage : allumer le feu, faire la cuisine, laver les pots, aller chercher de l’eau, et le reste du temps aider à la construction de nouvelles cabanes pour les vingt autres bûcherons qu’on attendait. Le père Vincent, qui commandait et surveillait tout, fut émerveillé de l’intelligence, de l’adresse et de la promptitude d’Emmi. Ce n’est pas lui qui apprenait à tout faire avec rien ; c’est lui qui l’apprenait aux plus malins, et tous s’écrièrent que ce n’était pas un gars, mais un esprit follet que les bons diables de la forêt avaient mis à leur service. Comme, avec tous ses talents et industries, Emmi était obéissant et modeste, il fut pris en amitié, et les plus rudes de ces bûcherons lui