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grande estime. Il parla de même à la ferme, où on les obligea de boire et de manger. La grand’Nannette y vint pour embrasser Emmi devant le monde et faire la bonne âme en lui apportant quelques hardes et une demi-douzaine de fromages. Bref, Emmi s’en revint avec le vieux bûcheron, réconcilié avec tout le monde, dégagé de tout blâme et de tout reproche.

Quand ils eurent traversé la lande, Emmi dit à Vincent :

— Ne m’en voudrez-vous point si je vais passer la nuit dans mon chêne ? Je vous promets d’être à la taille des buttes avant soleil levé.

— Fais comme tu veux, répondit le bûcheron ; c’est donc une idée que tu as comme ça de percher ?

Emmi lui fit comprendre qu’il avait pour ce chêne une amitié fidèle, et l’autre l’écouta en souriant, un peu étonné de son idée, mais porté à le croire et à le comprendre. Il le suivit jusque-là et voulut voir sa cachette. Il eut de la peine à grimper assez haut pour l’apercevoir. Il était encore agile et fort, mais le passage entre