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Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/86

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ou jaloux. Alors, ma vieille maîtresse prit l’enfant sur ses genoux en disant :

» — Il faut faire la morale à Fadet ; ne craignez rien, il comprend ce qu’on lui dit. — Voyez, me dit-elle, voyez ce cher poupon, c’est ce qu’il y a de plus précieux dans la maison. Aimez-le bien, touchez-y doucement, ayez-en le plus grand soin. Vous m’entendez bien, Fadet, n’est-ce pas ? Vous aimerez ce cher enfant.

» Et, devant moi, elle le baisa et le serra doucement contre son cœur.

» J’avais parfaitement compris. Je demandai par mes regards et mes manières à baiser aussi cette chère créature. La grand’mère approcha de moi sa petite main en me disant encore :

» — Bien doucement, Fadet, bien doucement !

» — Je léchai la petite main et trouvai l’enfant si joli, que je ne pus me défendre d’effleurer sa joue rose avec ma langue, mais ce fut si délicatement qu’il n’eut pas peur de moi, et c’est moi qui, un peu plus tard, obtins son premier sourire.

» Un autre enfant vint deux ans après, c’étaient alors deux petites filles. L’aînée me chérissait déjà.