chandait avec amertume une ou deux semaines de liberté, à elle qui, depuis deux ans, se privait de tout et travaillait sans relâche pour réparer le désastre causé par cette personne inutile et oisive.
Il faut avouer que la situation était pénible et que Diane avait mis un grand courage à refuser l’offre du docteur, qui l’invitait à voir l’Italie ou Paris, et qui était disposé à l’y conduire pour peu qu’elle le désirât. Diane le désirait passionnément, mais elle ne voulait pas l’avouer, parce qu’elle ne voulait pas céder à la tentation. Elle trouvait que c’était trop tôt et que son père n’était pas assez remis à flot pour se passer d’elle durant quelques mois.
Quand elle vit qu’on lui disputait, en remerciement de son sacrifice, le droit de s’absenter quelques jours, elle faillit se décourager de sa tâche et briser l’obstacle. Elle résista, répondit avec douceur qu’elle reviendrait vite, et fit son paquet, vingt fois interrompu par les importunes objections de sa belle-mère. Le docteur dut intervenir et décider que Diane partirait le jour suivant avec Geoffrette. Il recommanda en riant à sa chère enfant de tenir note de ses apparitions, si elle avait la bonne fortune d’en avoir encore, afin de les lui raconter aussi agréablement qu’autrefois.
Il fallait deux journées pour se rendre à Saint-Jean-Gardonnenque. M. Marcelin Féron, le neveu du docteur, devenu docteur de grand renom lui-même, voulut accompagner les deux femmes jusqu’à cette ville, où elles se reposèrent la nuit. De là il se rendit chez un de ses amis qui demeurait aux