occupait à peu près le milieu, ce même chemin où il avait échappé au tailleur ; mais pourquoi ne voyait-il pas la mer ? — La ravine où il se trouvait tournait un peu à sa droite, et à sa gauche c’était comme un chemin naturel. Il le suivit, et arriva bientôt à une sorte de petit mur évidemment construit de main d’homme et percé d’un trou par où il regarda. Alors il vit la mer à cent pieds au-dessous de lui et la lune qui se levait dans de gros nuages noirs. Il fut content d’avoir à son gré la vue de cette mer qu’il aimait tant, dont il entendit la voix qui montait et qui promettait de le bercer plus doucement qu’autour de la Grosse-Vache. Il examina bien la paroi extérieure de la falaise, car en cet endroit la dune était assez solide pour être une vraie falaise, toute droite et tout à fait inaccessible. Celui qui avait demeuré là avant lui avait donc eu aussi des raisons de se bien cacher, puisqu’il s’était fait un guettoir dans un lieu si escarpé et si sauvage.
Alors Clopinet voulut voir l’autre bout de cette ravine tournante où il se trouvait comme enfermé, et, revenant sur ses pas, il y alla ; mais il fut vite arrêté par une fente profonde et une muraille naturelle toute droite. Enfin il chercha au clair de la lune, qui n’était pas bien brillant, à reconnaître l’endroit par où il avait pénétré dans cette cachette. Il s’engagea en tâtonnant dans plusieurs fentes fermées par des éboulements si dangereux qu’il n’osa plus essayer, et se promit de vérifier cela au jour. La lune se voilait de plus en plus, mais le peu de ciel qu’il voyait au-dessus de sa tête était encore