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blic n’est plus le public d’autrefois, et le journalisme n’a plus la moindre influence littéraire. Tout le monde est critique et fait son opinion soi-même. On ne me fait jamais d’articles pour mes romans. Je ne m’en aperçois pas.

Je t’embrasse et nous t’aimons.


CMXII

À M. CHARLES DUVERNET, À LA CHÂTRE


Nohant, 24 mai 1874.


Chers amis, j’ai été bien contente de recevoir de vos nouvelles. Je vois que tout est pour le mieux qu’Eugène se marie dans les meilleures conditions qu’il pût souhaiter, que sa fiancée est charmante et que voilà une paire de gens heureux. Il méritait bien cela, le brave garçon. Dites-lui combien je m’en réjouis avec lui et avec vous.

Je ne sais pas si j’irai à Paris le mois prochain, je retarde le plus possible, car c’est à présent une grosse fatigue pour moi. Moins j’y vais, plus j’y ai d’occupations quand j’y suis. Et puis quitter la campagne au mois de mai ! il faut, pour cela, avoir un fils à marier. Nous avons un si beau printemps ! Pas assez de pluie pour nos herbes, mais des averses excellentes pour nos fleurs. Pas encore de mouches ; le griffonnage avec